sourigues

chansons

 

discoTHÈQUE idéale

Sourigues, Sec, 13 titres. Ce n’est pas qu’Alain Sourigues joue aux dés son destin avec ce disque, mais… Alain Sourigues est ce gascon, cet homme de lettres (il fut facteur) qui aime triturer les mots, les faire parler plus que d’habitude. Pas d’aphorismes cette fois-ci mais, comme toujours, des chansons bien léchées, qu’on lui envie rien qu’à les écouter. En fait l’exact contraire de la chanson (Je suis sec) que le titre de l’album reprend pour partie : « Rien à gratter, rien ne me démange / Que ma plume soit d’oie ou d’ange (…) J’ai rien à moudre / J’suis pauvre en grains ». Sous ces mots-là, on sent le Nougaro, intonation inclue ; sous d’autres, le Lacouture… ça vous situe le bonhomme si, malgré ses trois précédents albums, vous ne le connaissiez pas encore. Pas de traits d’humour ici (il est sec), de toute façon « l’Auguste est parti en laissant le clown blanc ». Mais des traits incisifs, de coups de griffes qui macèrent et lacèrent, des traits accentués... Et de la tendresse, de l’amour, un rien de nostalgie, des déceptions, du mauvais coton et des poings dans la gueule qu’il réfrène. La somme d’un beau, très beau disque d’auteur aux doux et subtils arrangements de Jules Thévenot.

                                                                             Michel Kemper

Alain Sourigues…

… fait partie de cette catégorie de chanteurs qui ne se permettrait pas de sortir avec une chanson mal peignée sur l'avers de son disque. Chez lui, la rime est, sinon riche, du moins juste ; l'image sait être hardie sans être bancale et l'écriture ne prend pas plus de libertés que ce qu'autorise le bon goût. Les chansons de Sourigues sont des plaisirs subtils qui s'enrichissent « de musiques suffisamment simples pour mettre les textes en valeur » même si ce troisième album est déjà plus complexe que le précédent et sans doute moins que le suivant, prévu pour dans trois ans. Ça s'accélère.

Jean-Luc Éluard

alainsourigues©2015